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...Finalement, les traits puis les interstices de l'œuvre se donnent comme des chemins à explorer.
Au-delà du cadre peint s'expriment aussi les possibilités ouvertes par le hors cadre.
Cette peinture ne s'épuise pas au regard. Elle est faite de visages, constituée de portraits et de leur cortège d'infinitude.
Elle est comme un visage, un visage d'où s'écoule la source d'une infinité de récits probables, réels ou imaginés.
Chacun de ces portraits est le fruit d'une rencontre toujours éprouvée.
Ils sont à la fois habités de cette expérience et chargés de la vanité d'en restituer une trace.
Ces peintures ne dévoilent pas un instant du réel mais font surgir le jeu des possibles, et derrière la superficialité des traits se dégage souvent une connaissance plus profonde de l'individu.
Le tableau est surtout la rencontre toujours répétée et la capture mutuelle de plusieurs subjectivités.
Il devient ainsi un lien fragile forgeant des individus, une tentative de créer du lien par le style.
Peindre s'inscrit dans une temporalité lente, singulière et relative. Dans cette temporalité s'immisce l'étrangeté et avec elle toutes les conditions se réunissent pour permettre l'amorce d'une énigme, le germe d'une histoire.
Plutôt qu'un questionnement, la peinture de Jean Michel Jeudy tend à porter ce germe.
« …Secrètement, je souhaite que mes tableaux soient habités.».
Celui qui sait regarder ne doutera pas de cette secrète intention.
Jean Michel Jeudy vit et travaille à Paris, parallèlement à sa pratique de la peinture il a créé les bandes sonores des oeuvres de
Laurent Grasso de 1999 à 2009 et a été membre de
Kolkoz de 1996 à 2001.